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Les coeurs
Un cœur heureux ne saurait l’être seul,
Aussi le mien a-t’il souhaité trouver compagnon
Pour ne point avoir de regret en son linceul
Et échapper de Solitude, sa prison.
Mais nul ne semblait correspondre à ce cœur exigeant,
Nul ne le comprenait, tous le pensaient exaspérant.
Condamné, infortuné, aux pleurs
Toujours seul et sans l’épaule d’un bien-aimé,
Condamné aux malheurs
Seul encore, sans la main tendue d’un bien-aimé,
Condamné à l’horreur,
À jamais seul, sans la voix rassurante d’un bien-aimé.
Mais ce cœur la besogne abandonna trop vite,
Ne s’aperçut de son semblable en tout point,
De celui qui toujours l’avait admiré de loin,
Que lorsque celui-ci lui vint rendre visite
Lui avouant ce que de lui il songeait,
Et confessant sous la Lune sa passion,
Pour au moins avoir, il prétendait, l’esprit libéré
De ce que faisaient en lui maux et tourments,
Mais que s’il fut accepté par son amoureux,
Il ne refuserait de s’y lier et d’avec lui être heureux.
Le premier, étourdi, se tut.
Le second, inquiété et perdu,
Crut de telle relation être indigne,
Et fit un pas dehors.
L’autre se ressaisit alors,
L’arrêta et le prit,
Et à son oreille lui dit :
« Moi aussi »
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